Hassan vit avec Karine depuis plus d’un an. D’origine marocaine et de religion musulmane, le jeune homme sait bien que sa vie amoureuse ne plaît pas vraiment à ses parents… « Ils connaissent Karine mais ils veulent absolument qu’on se marie ! Sans cela, notre couple n’est pas officiel ni acceptable religieusement à leur yeux » reconnait le jeune homme.

Mais voilà, s’il est prêt à faire un enfant avec la femme qu’il aime, il avoue avoir peur de l’engagement matrimonial et ne s’imagine pas du tout passer devant le maire. « Et encore moins m’asseoir sur un trône doré et faire coucou à ma famille ! Ce genre de cérémonies, ce n’est pas du tout mon truc ! ». Mais pourtant sa mère le répète : « La fête n’est pas obligatoire ! Le but est que l’union soit reconnue par la société et donc par notre religion. C’est de ma responsabilité pour mes futurs petits-enfants » explique-t-elle. Car la religion musulmane est claire, un mariage est licite quand il y a un contrat juridique reconnu par le pays de résidence. Ce dernier doit protéger et encadrer le couple et les futurs enfants. Il doit être signé devant témoins.

Le PACS vaut mieux que le halal ?

Pour tenter d’accomplir son devoir sans devoir être obligé de se marier, Hassan avait opté pour la cérémonie du « halal ». Rien de plus simple. Il suffit de rassembler les familles autour d’un imam qui prononce une prière pour bénir le couple. Mais « hors de question » pour les parents de Hassan. Si toutes les prières sont bonnes à prononcer, pour eux le halal n’est pas une cérémonie reconnue car elle n’engage en rien. C’est Karine qui a eu l’idée du PACS. Un contrat juridique reconnu par la loi française. Il est conclu entre deux personnes consentantes qui s’engagent dans une vie commune et se doivent mutuellement assistance et soutien matériel. Mais un contrat assez souple si on le compare au mariage civil…  Les démarches pour la séparation sont faciles, ce qui constitue, pour Tareq Oubrou, imam de Bordeaux, un avantage «conforme à l’éthique musulmane ». Les parents de Hassan ont en effet estimé cette solution recevable…

Les différences entre mariage et PACS ?

Lors de sa mise en place en 2000, le PACS n’avait pas du tout attiré les Musulmans. Il était trop attaché à l’image de l’union entre homosexuels. Douze ans plus tard, de plus en plus sont prêts à franchir le pa(c)s. Trois PACS sont désormais engagés contre quatre mariages. Plus d’un million de personnes ont déjà choisi ce type d’union. Mais le PACS n’est pas le mariage… Malgré la réforme de 2005 destinée à rapprocher le statut des pacsés de celui des mariés, il n’y a pas d’héritage en cas de décès, pas de pension en cas de séparation et pas de reconnaissance de la filiation en cas de naissance. L’homme du couple pacsé doit reconnaître l’enfant qui naît alors que la filiation est établie automatiquement dans un mariage. Les enfants sont alors considérés comme « naturels » mais pas « légitimes ». Enfin, le PACS n’est pas reconnu comme un acte de mariage dans les pays musulmans, ce qui peut poser question pour certains couples binationaux. Ce sont les arguments qu’invoquent le plus souvent les religieux pour différencier PACS et mariage. Mais en même temps, beaucoup sont d’accord pour reconnaître que le PACS est une solution acceptable en Islam, même s’il doit être considéré comme provisoire. Mais cela suffit à rassurer Hassan et surtout ses parents qui estiment que « c’est un bon début »

Et vous que pensez-vous du PACS ? L’envisagez-vous comme une solution possible ? Est-ce selon vous une bonne solution si vous n’êtes pas prêts au mariage ? 

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