La majorité des couples se forment dans le lieu de travail. Mais ce n’est pas toujours aussi simple pour tout le monde… « Je m’inquiète pour ma sœur, elle a 35 ans et elle du mal à se caser… » raconte Fadoua, jeune maman de 32 ans. « Ma sœur est belle, sympa et elle a un bon job… Mais malgré tout c’est le désert affectif ! » se désole-t-elle. Mounia, la fameuse sœur, avoue son exigence… Cadre dans la publicité pour une grande entreprise multimédia, elle fréquente des gens bien insérés dans la vie. « Que des CSP+ » précise-t-elle. Si elle accepte les critères de ses parents : un arabe musulman, elle impose sans complexe les siens. « Je scrute chaque année les nouveaux arrivants de ma boîte. Je veux une personne bien placée, qui a du pouvoir…  mais surtout qui travaille dans le même milieu que moi ». Toujours en veste de tailleur, Mounia use d’expressions toutes faites et a du mal à paraître détendue… Au risque de paraître un peu austère et froide. « On m’a déjà dit que je faisais trop coincée, snob… Pas assez ouverte… Mais c’est vrai que je n’ai pas envie de perdre du temps. Je cherche des hommes qui travaillent dans le même milieu que moi pour que ça soit plus simple au quotidien… Qu’on puisse travailler ensemble. Faire évoluer notre carrière en même temps… ».

Homogamie sociale

Cette nouvelle exigence, parfois trop stricte, est un processus de plus en plus courant pour le sociologue El Yamine Settoul. « Comme la majorité des jeunes français de souche, les jeunes de la communauté maghrébine veulent reproduire ce qu’on appelle l’homogamie sociale. Les cadres cherchent des cadres. Les employés, des employés etc… »  De plus en plus de célibataires placent même cette ressemblance professionnelle devant le pays d’origine… « Ils ferment les yeux sur les origines du pays du Maghreb… Les mariages mixtes entre Maghrébins seront de plus en plus naturels dans les années à venir  » poursuit le chercheur.

Est-ce de la fermeture d’esprit ?

Mais une question se pose. La situation professionnelle actuelle est-elle plus importante que l’ambition et que l’esprit ? Un ingénieur en informatique par exemple, peut rester toute sa vie au même poste par manque d’audace et d’idées. Au contraire, un jeune sans le bac peut monter une start-up suite à une idée lumineuse et à sa motivation.  « Oui mais c’est tout de même rare, tempère la réaliste Mounia. J’avoue que je fais tout de même plus confiance aux institutions comme Science Po, les grandes écoles, les facs etc pour m’aider à apprécier les qualités d’une personne ». Ah… Le poids des institutions dans l’inconscient collectif a la peau dure. Le risque pour certains célibataires, c’est de rater de faire de belles rencontres et des échanges enrichissants par manque d’ouverture d’esprit. Certains comme Mounia, se retrouvent célibataires à 35 ans…

Et vous, la situation professionnelle de l’Autre est-elle un critère important ? Trouvez-vous plus facile d’exercer un métier proche de celui de votre conjoint ? Et si votre moitié était votre collègue de travail ? Cela serait plus simple ou au contraire plus compliqué ?

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