Et voici que s’ouvre un dossier épineux… L’argent. Si la religion ou le pays d’origine sont des éléments primordiaux pour faire accepter un mariage à ses parents, l’argent, la « condition » est aussi au cœur de l’union d’un jeune couple. Samir avait rencontré Hind dans le cadre de son travail. Lui, fils d’ouvrier tunisien s’est fait une place dans les médias. Elle, gère la fortune de son père. Riche homme d’affaire tunisien, son « papa » a fait fortune dans l’immobilier. « J’ai compris que nous n’étions pas du même monde lorsqu’elle m’a dit un vendredi qu’elle était soudain prise d’une envie d’aller faire une virée shooping avec ses copines le lendemain à Londres… Que c’était simple, qu’il fallait prendre le jet de papa »
Samir qui a grandit à la périphérie de la capitale et Hind qui est déjà propriétaire au cœur de Paris ne sont, en effet, pas du « même monde ». Et pourtant, le couple avance plutôt bien, l’argent n’est pas un problème. Jusqu’au jour où Hind veut présenter Samir à « papa ». Le père choisit l’endroit, ce sera au Fouquet’s avenue des Champs Elysées… Oui oui, là même où le Président de la République a fêté sa victoire après la présidentielle de 2007. « C’était clairement un dîner pour m’en mettre plein la vue… L’addition représentait plus que ma paie ! ». Le père de Hind demande ensuite à rencontrer le petit ami de sa fille en « tête à tête » pour une discussion « d’homme à homme ». « En fait, il m’a clairement menacé que ça irait mal si je continuais à voir sa fille… C’était trop, j’ai abandonné, dégoûté ». Hind et Samir se connaissaient à peine, et il n’était aucunement question de mariage. Mais aucune prise de risque pour « papa »…
« Si sa famille était très riche, je veux bien mais là… »
Les jeunes s’en préoccupent moins, mais cet élément pèse. Quand un jeune homme et une jeune femme se décident à présenter quelqu’un aux parents… L’une des questions rapidement posée est « comment sont ses parents? ». Sous entendu : quelle est leur condition? Car même les familles modestes craignent de se rapprocher d’une famille plus riche. « Pas envie qu’on me snobe, qu’on me critique car nous sommes une famille d’ouvrier », craignent les mamans. Elles ont toutes en tête le fameux sketche de Gad Elmaleh qui prend les traits de Madame Tazi… Cette bourgeoise marocaine au français approximatif qui veut absolument des nénuphars dans sa piscine pour sa prochaine soirée. « Tout mais pas ça ! » Les mamans simples ont horreur et même peur de ce genre de profil. Les familles se rassurent à l’idée de s’unir à une autre qui leur ressemble.
Au contraire, certaines mamans issues du prolétariat considèrent que l’argent est un élément valorisant. La mère de Nadir, une marocaine à poigne, ne veut pas que son fils épouse sa petite amie tunisienne. « Bon, encore, si sa famille était très riche, je veux bien mais là… » explique-t-elle. Les différences culturelles des pays d’origines auraient donc été oubliées pour des villas, des terres et autres formes d’héritages.
Et la dot, dans tout cela ?
L’importance de l’argent se ressent aussi lorsqu’il est question de la dot. Elle est obligatoire dans un mariage musulman. Un homme qui veut épouser une femme doit se mettre d’accord avec elle et sa famille sur un don quelconque (un bien, de l’argent, un bijou…). Pas que cette dernière soit à vendre ! Pas du tout. Historiquement, si on se replace dans le contexte, il s’agissait d’offrir aux femmes une « garantie » en cas de divorce. Un façon d’honorer une pension alimentaire par avance. Si aujourd’hui les femmes travaillent, cette prédication est restée. Le jeune homme donne selon ses moyens et ses parents lui suggèrent ce « qu’ils auraient aimé pour leur propre fille ». Mais on assiste aujourd’hui à des mariages qui se défont avant même leur proclamation à cause du montant de la dot… Les parents de la fille ou la fiancée elle-même imposent parfois un prix trop fort pour le jeune homme. Les parents du fiancé voient cela comme une offense… Et tout peut s’arrêter si les familles ne sont pas d’accord.Ou quand le mariage s’apparente parfois à un casse…
Et pour vous, l’argent est-il important ? Est ce qu’un mariage entre deux familles qui n’ont pas la même « condition » est possible ? Est ce que la dot est importante pour vous ?
Salamalikoum,
Je pense que l’argent ne fait pas le bonheur mais elle y contribue certe, après on ne se mari pas avec le compte en banque de son mari tant qu’il nous permet de bien vivre et subvient à nos besoins au quotidien c’est le principal.
Le principal c’est d’être heureux et de pouvoir partager pleins choses ensemble c’est ça la plus grande richesse.
Barakallah o fikoum.
je pense que la différence de statut social est à tenir en compte dans le mariage .
L’amour au début cache ce genre de réalité puis on descend vite et au quotidien une femme qui avait l’habitude de se vetir en YSL ne trouve pas normal que son mari ne puisse pas lui en offrir. Et lui, par son éducation et ses différentes valeurs trouvera ce point négligeable….